Status Quo et Perspective

Et maintenant? Est-ce que je me sens plus seule? Est-ce que j’ai réussi à écrire un livre qui aide les autres comme il m’a aidé ? Je pense que oui et comme je peux seulement parler pour moi c’est au lecteur de décider. Si ce livre a encouragé une seule personne de continuer à chercher son chemin il a valu la peine de l’écrire et de le traduire pendant 5 ans.

A présent il y a des situations dans ma vie où je me sens plus seule qu’avant parce que je vois clairement que je pouvais seulement écrire un conte de guérison pour moi-même. Ce que je ne peux pas faire c’est écrire un conte de guérison qui change ma famille d’origine. Ce genre de panneau interne portant l’inscription „J’ai eu une enfance joyeuse“ n’a plus marché pour moi dès mon séjour dans la clinique psychosomatique. Avec la révélation de la gravité de l’abus sexuel que j’ai vécu j’ai touché à un sujet tabou dans la famille. En même temps je voudrais bien faire partie de cette famille et pour pouvoir continuer comme toutes ces années passées j’aurais bien échangé ma clarté concernant les conséquences de l’abus sur ma vie adulte contre l’ignorance qui est nécessaire pour ne pas être consciente de l’ambiance malsaine qui règne dans ma famille. J’aurais bien préféré être vraiment n’être que „trop sensible“ comment on me l’a reproché dès mon enfance.

Même l’aide que j’ai reçue de ma famille et tous ces bons moments partagés après mon retour ne changeaient rien à mes nouvelles prises de consciences. Comme celle de m’être contentée de « miettes » d’attention sans me demander d’où elles me provenaient et avec quelles attentes implices.

Et cela est un aspect important de mon livre: Il ne s’agit ni de révéler l’abus sexuel, ni d’une « facturation ». Il n’est pas „seulement“ un conte de guérison, comme il n’est pas „seulement“ un livre autobiographique.

Ce que je veux dire c’est: Tant que la remise en état était importante pour moi pour me libérer de ma pauvre perception de moi-même, je ne pense pas que le rôle des coupables au présent est essentiel dans ma vie quotidienne. L’essentiel c’est que j’ai expérimenté que le centre de mon être est une chose différemment aux satisfactions des attentes des autres. J’ai appris que-indépendamment du chemin que j’ai choisi je suis une personne précieuse qui mérite le respect des autres et de moi-même. En ce qui concerne ma famille et des amitiés désavantageux je peux décider de lâcher passer les schémas de dépendance, pauvreté et franchissement des frontières et de chercher un nouveau chemin : Le chemin  de respect de moi.

En ce chemin j’ai rencontré des copains, copains pour seulement quelques „stations“, copains pour un petit échange et peut-être amis pour toute la vie.

 

Renate Weber

La naissance de Fulna

Qui est-ce Fulna? Et qu’est-ce qui se passe dans une clinique psychosomatique? C’est vraiment difficile de répondre à ces deux questions. Je pense que chacun de nous « les patients » vit différemment son séjour dans une clinique psychosomatique. Tout dépend des expériences que nous faisons. J’ai été deux fois dans une „clinique“. La première fois j’ai réappris à faire confiance à quelqu’un. La deuxième fois j’ai appris à ne pas reperdre cette confiance. J’ai appris qu’il ne faut pas que je me fasse petite chaque fois qu’on me critique. Et j’ai compris que –indépendamment de toutes les circonstances – j’ai le « droit d’être » tout court.

Même si le deuxième séjour a été plus dur que le premier cela ne m’a toujours pas préparé pour la „réalité dehors“. Pour me préparer à cette réalité je suis allée à un monastère bouddhiste. Mais à mon retour à la maison, c’était comme si mes problèmes me touchaient tous en même temps: Le propriétaire de mon appartement voulait une immense augmentation de loyer. Mon chef cherchait à m’imposer une retraite anticipée. La seule thérapeute de traumatisme que répondait à mon appel ne voulait pas m’accepter comme patiente. Elle pensait qu’un psychiatre et un groupe de thérapie me suffiraient bien. En plus ma meilleure amie se trouvait en voyage en Australie. Je ne savais plus quoi faire. A cet instant-là mon animal d’aide, le dragon Fulna, apparut devant mon esprit. C’est dans la clinique que j’avais créé cette dame dragon.

-Qu’est-ce que je dois faire?, ai-je demandé au dragon. Fulna me regardait furieuse: -Je n’accepte plus cela! Il est temps que tu prends ta place au monde!

-Mais, je n’ai plus de force de lutter contre tout ça! Ça ne vaut plus la peine! –Mais si! Et cette fois, je t’accompagnerai, disait le dragon rouge en crachant une flamme immense.

Je soupirais profondément. Malheureusement j’avais attrapé une infection. –Tant pis!, me susurrait mon dragon lorsque je montais dans le train le lendemain.

C’était dur pour moi d’accepter qu’à 36 ans une seule personne déciderait de ma vie. Plus tard le docteur me fit la lecture de tous les jours où j’avais manqué au travail. Enfin il voulut savoir si toutes les dates étaient bien correctes. Je répondis que oui. Je m’imaginais que mon dragon me surveillait et me défendrait si c’était nécessaire. –Je suis sur un bon chemin. J’ai besoin de réintégration au travail, j’ai dit au docteur.

Il m’a permis cette réintégration. Et au travail j’ai lutté contre les préjugés de mon nouveau chef. Et puis, j’ai fait quelque chose qui me protégeait contre la pensée des autres: J’ai écrit un conte de guérison sur FULNA. Et cela m’a donné de nouvelles forces. J’espère de pouvoir vous donner du courage avec mon histoire. Car, même si ça apparait impossible de temps en temps, il est important de suivre son chemin.

Bon voyage!

Renate Weber

 

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